dimanche 6 septembre 2009

La guerre des écoles de commerce est relancée


Le mensuel Capital propose ce mois ci un zoom sur nos chères écoles de management.
Je vous propose ici un résumé mais vous pouvez toujours vous le procurer dans tous les bons kiosques à 3 euros pièce.
Le magazine commence par une anecdote: alors que des admissibles préparationnaires avaient fini leurs oraux à l'ESSEC, HEC avait affreté plusieurs bus pour récuperer leurs potentiels futurs première année pour les conduire confortablement dans le celèbre campus de Jouy en Joucas. Puis à l'arrivée distribution de packs de bienvenue: tongs, mugs et autres T-shirt.
Car pour attirer les cracks, le moindre détail compte.
En effet depuis plus d'un siècle, les 3 parisiennes se livrent un combat féroce pour décrocher la première place du podium. Et bien plus car elles doivent aujourd'hui concurrencer les programmes business undergraduate étrangers comme celui du MIT ou de la London School of Economics (LSE). Pas si simple...
Face à cette nouvelle menace, nos couveuses à managers n'ont guère le choix: pour tenir leurs rangs, elles doivent augmenter les moyens donc leurs recettes. Mais en ces temps de crise, dificille d'obtenir plus de sources traditionnelles de financement, la taxe d'apprentissage et les subventions des chambres de commerce. Quant aux frais de scolarité payés par les èléves, ils approchent deja le maximum acceptable.
Il ne reste donc plus qu'une solution: le "fundraising", une pratique bien connue des universités américaines, qui consiste à demarcher partenaires exterieurs, entreprises ou anciens pour lever des fonds. Ainsi 26 millions d'euros collectés en 4 ans pour l'ESSEC ou l'objectif de 100 millions avant 2013 pour HEC.
La méthode des 3 écoles est simple: bombarder les anciens (alumni) d'emails, jusqu'à 20 par mois, en esperant que ces cadres, souvent décisionnaires pousseront leurs boîtes à faire un don ou mieux financer intégralement une chaire. Le parrainage d'un des ces mini labos de recherche est facturé 330 000 euros par l'ESSEC, 250 000 par HEC et 150 000 par l'ESCP EAP. l'ESSEC a deja son actif 17 chaires.
Mais les ex-elèves sont ausi sollicités à titre personel. Assemblées générales, gala et anniversaires de promo...toutes les occasions sont bonnes pour les soutirer un gros chèque avec un argument de choc: l'obole est déductible à 75 % de l'ISF.
Forte du plus grand reseau (43 000), HEC a pris dans ce domaine une avance considérable. Six de ses anciens dont le patron d' AXA ont deja versé plus de 1 millions d'euros. Cela va de 500 euros pour un Donateur de Bronze (vous avez dit radin?) à 5 000 000 d'euros pour le titre de Grand HEC (seule une personne pour le moment).
La bagarre est mondiale et il faut absolument pour chaque école avoir les meilleurs partenariats universitaires. Quand l'ESSEC s'associe avec la meilleure business school indienne (133 000 candidats pour 250 places), les 2 autres ripostent en se rapprochant avec d'autres écoles du sous continent , toutes aussi meilleures les unes que les autres.
Cependant, pour chasser les plus grosses têtes du monde, nos management schools recourent à quelques astuces. Ainsi HEC qui dépense plus de 2 millions d'euros en comm' s'est rebaptisé "HEC Paris" et ce n'est qu'une fois sur place que les jeunes Russes et Chinois découvrent qu'ils se trouvent au mileu des champs, en plein coeur des Yvelines. Même chose pour l'ESSEC qui se présente avec le label "ESSEC Business School Paris-Singapour" alors que Cergy est à 35 km de la capitale.
Campus high tech, logements à proximité, nos business school rivalisent d'imagination. Mais dans la course à la renomée mondiale, les françaises ont un handicap: leur difficulté à recruter des profs stars dans leurs discipline. On trouve au mieux des chercheurs prometteurs à 200 000 euros par an. Mais aucun Prix Nobel ou sommité mondiale comme dans les plus prestigieux colleges américains. Il faut dire qu'à plus d'un million d'euros par an et par star, la note s'avère salée...

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